Message du Secrétaire général à l’occasion de la Journée internationale de la biodiversité
La Journée internationale de la biodiversité s’inscrit dans l’Année internationale des forêts, proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies pour enseigner aux populations de la planète la valeur des forêts et leur faire comprendre les pertes sociales, économiques et écologiques catastrophiques que signifierait leur disparition.
Les bienfaits des forêts sont très largement répandus : elles recueillent et conservent l’eau, stabilisent les sols, favorisent la diversité biologique et sont un facteur puissant de régulation du climat et des gaz à effet de serre qui provoquent les changements climatiques. Elles sont une source de revenus pour les entreprises du monde entier et fournissent les moyens et les ressources indispensables à des centaines de millions de personnes parmi les plus pauvres. Pourtant, même si nous comprenons et apprécions de mieux en mieux tout ce que nous en retirons, nos forêts disparaissent encore à un rythme alarmant. La Journée internationale de la biodiversité est cette année un appel à l’action lancé dans l’urgence.
L’an dernier, les États se sont entendus sur un nouveau plan stratégique de protection de la biodiversité au Sommet de Nagoya, à Aichi au Japon. Les objectifs d’Aichi consistent à réduire sensiblement avant l’an 2020 le taux de disparition, de dégradation et de fragmentation des habitats naturels, forêts comprises. L’un des grands instruments issus du Sommet de Nagoya est le Protocole sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages résultant de leur utilisation. Les forêts sont un vaste réservoir de diversité biologique, que l’on commence à peine d’inventorier. Si le Protocole de Nagoya est ratifié et mis en vigueur rapidement, il concourra à leur protection et à la pérennité de l’exploitation de la diversité biologique. Ces progrès à leur tour seront des alliés dans la lutte contre la pauvreté et dans le développement durable des nations.
Comme le montrent les négociations qui se tiennent actuellement à propos des changements climatiques, on se rend de mieux en mieux compte que combattre le déboisement et la dégradation des forêts peut être l’un des grands aspects de la lutte contre les risques que constituent ensemble les changements climatiques, l’appauvrissement de la diversité des espèces et la dégradation des terres. Je me félicite que l’on mette ainsi à nouveau l’accent sur l’importance du rôle que jouent les forêts dans le développement durable.
Il y a près de 20 ans, les dirigeants du monde entier ont fait des Principes de Rio concernant la forêt l’un des grands résultats du Sommet sur la Terre, qui aussi a été le berceau de la Convention sur la diversité biologique. L’année prochaine, les gouvernements se réuniront à nouveau à Rio pour la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, dite « Rio +20 ». Alors que nous préparons déjà cette rencontre historique, j’invite tous les secteurs de la société à réaffirmer leur volonté d’aménager, de conserver et d’exploiter toutes les forêts sans les mettre en péril, pour le bien collectif de l’humanité future.